![artistic]()
La dixième édition du World GBC Tour est plus que jamais une édition de révélation et de confirmation. Dans un complexe Paul de Vivié « sold out », cet opus a tenu toutes ses promesses, offrant le spectacle et l’engagement que l’on était en droit d’attendre.
Sous l’oeil intéressé de boxeurs chevronnés comme Fabrice Aurieng, Abdellah Ezbiri, Foued Ezbiri ou le joueur de l’équipe de France de football, Nabil Fekir, les combats se sont enchaînés avec la minutie de David Blanc, Magali Hodoul et leur équipe dont nous saluons ici le travail. Car dix éditions après, nous constatons l’évolution impressionnante du show : tout est fait pour que le boxeur évolue dans des conditions optimales sur et en dehors du ring. Retour sur cette « décima » qui en appelle déjà une onzième.
Eddy Nait Slimani assume son rang
Ce n’était pas simple que de croiser le fer avec le belge Stéphane Candel. Ce dernier est un habitué du Enfusion où les combats sont souvent très engagés. Et volontaire le belge l’a été jusqu’au coup de gong final. Eddy devait assumer son rang et livrer la performance que l’on était en droit d’attendre de lui. Il s’y est employé même s’il s’est heurté à la résistance physique et mentale de Stéphane, qui travaille bien des deux mains tout en suivant en genoux. Le français use du front kick, du coup de pied retourné et de solides frappes dans les jambes. Il a compris que c’était sur le registre technique qu’il fallait faire la différence et comme à son habitude il s’y est employé à merveille. Il passe tout en revue, tout en se méfiant des charges de son adversaire jusqu’au-boutiste. Eddy Nait Slimani s’impose aux points dans ce main event qui a tenu toutes ses promesses malgré le très court délai de préparation pour Stéphane Candel.
Antonin Bohbot confirme !
Donné vainqueur dans le grand sondage que nous avions réalisé à l’occasion du tournoi, Antonin Bohbot a confirmé ce que les participants avaient annoncé, à savoir sa victoire. Antonin a tout simplement été impressionnant même lorsqu’il était en difficulté.
Opposé à Jonathan Challut en demi finale, le sociétaire de l’AAKB d’Arles a su construire face à un adversaire volontaire comme jamais. Challut veut prendre sa revanche. Battu en octobre lors du World GBC Tour 9, ce dernier entendait bien laver l’affront de ce revers mais face à lui, il avait autant de détermination et un monstre de physique. Il faut vraiment être prêt pour imposer une telle intensité à ses combats. Malgré une blessure à l’arcade, Antonin donnera le tempo, pressant des deux mains, concluant avec ses jambes en zone basse. Jonathan n’est pas en reste avec une réponse en poing et en genoux. Néanmoins, il est un peu moins efficace c’est ce qui fera la différence dans ce combat, Bohbot livrant une troisième reprise ahurissante. En logique, il allait disputé la finale face au jeune Manuel Vuillamy. Retenez bien ce nom car ce gamin en a sous le pied. Mais le ring est impitoyable. Vuillamy réalise une première reprise parfaite : variant les zones de frappe, il s’appuie sur sa fraicheur physique et se montre explosif à souhait. Pris de vitesse Bohbot tente la réplique sans se précipiter. Il gère bien sa coupure et revient déterminé au centre du ring à l’appel de la deuxième reprise. Sur une charge de « Tino » qui veut accélérer, Antonin trouve la faille en poing et surprend son adversaire qui va au tapis. Compté, le protégé de Christophe Errera repart au combat pour finalement encaisser la même sanction. Fin des débats et la déception contraste avec la joie comme c’est souvent le cas entre les cordes. Antonin Bohbot prend son deuxième tournoi et quel tournoi. Nous étions revenus avec insistance sur l’engagement qu’il y aurait dans cette épreuve à élimination directe. Les 4 boxeurs engagés ont confirmé qu’il fallait compter avec eux pour l’avenir.
Manuel Vuillamy, retenez bien son nom
Il était le plus jeune des 4 protagonistes engagés dans le World GBC Tournament. A 18 ans, Manuel Vuillamy a scotché tout le monde avec une boxe explosive et variée. Opposé à Mathis Djanoyan, « Tino » s’est montré intraitable, utilisant à merveille son genoux direct en contre, sortant des middles, véritables missiles sur les bras de son adversaire qui a du mal à cadrer ce bouillant opposant. Concentré et à l’aise, le sociétaire du Carcharias Boxing va abréger la rencontre sur un coup de genoux magistral. Coupé sérieusement à la lèvre Mathis Djanoyan n’a pas pu reprendre le combat. Au-delà de sa défait en finale, Vuillamy a démontré de grandes choses pour la suite de sa carrière. Son style explosif fait merveille en K-1 rules et ce jeune boxeur aura son mot à dire lors des mois qui viennent.
![WGBCT-17]()
Houmer, Tchinda, Benmansour avant la limite
Trois des 5 rencontres majeures se sont soldées avant la limite. Mohamed Houmer affrontait Kevin Llorens chez les -71kg. Les deux hommes ont livré une première reprise très engagée, Houmer axant sur les frappes au corps, Llorens variant plus son travail. C’est pourtant sur une nouvelle frappe au corps que ce dernier va se faire compter dans la deuxième reprise ; il ne pourra repartir avant le dix fatidique. Beau succès de Mohamed Houmer qui a pu s’apercevoir que les supporters ne manquaient pas du côté de Pernes Les Fontaines.
Karim Benmansour croisait le fer avec le belge Madani Rahmani. Le nîmois a dû attendre la deuxième reprise pour user avec ses points et pousser l’adversaire à s’accrocher. Infligeant des points négatifs puis finalement un KO dans la troisième reprise, Karim a fait l’essentiel même s’il est descendu frustré et déçu de sa prestation. Le nimois admettait ne pas avoir écouté les consignes de son coin, promettant au micro des Infos Du Fight de reprendre vite le chemin de la salle pour corriger ce qui n’a pas été et offrir au public une meilleur prestation.
Olivier Tchinda Minbot était opposé à Mathieu Bernardet. Ce dernier a saisi d’emblée sa chance, imposant son rythme, sa puissance et son allonge à son adversaire qui est obligé de casser la distance. Comme cela arrive parfois, un choc de tête, (et non pas un coup de tête comme nous avons pu le voir ici ou là), a mis fin au combat, le docteur stoppant la rencontre. Match à refaire donc entre les deux hommes bien désolés de l’issue de la rencontre.
Rey et Fouquet aux forceps
Thibault Rey faisait son grand retour sur le ring face à Cyril Yessad. Ce fût un match plein, le genre de combat où l’on débite énormément. Les deux hommes ne se sont pas lâchés durant les trois rounds, chacun répondant aux séries de l’autres. Frappes des deux mains, middles, low kicks, genoux tout y passe ; les deux hommes se sont vraiment neutralisés. Au terme du temps règlementaire, Thibault Rey est déclaré vainqueur aux points. Un match nul était plus logique et récompensait la générosité de Cyril Yessad.
Fabien Fouquet et Emmanuel Payet se retrouvaient pour une revanche. Le premier nommé a pris sans l’ombre d’un doute la première reprise grâce à son jab en piston, le second s’est adjugé la troisième reprise nettement avec des coups lourds qui ont mis à mal son adversaire. La discorde pose sur la deuxième reprise qui relance l’éternel débat entre l’efficacité et le débit. C’est le débit de Fabien qui a été récompensé, Emmanuel pouvant nourrir quelques regrets sur son entame de match même s’il méritait un verdict plus clément. Les deux hommes vont se retrouver pour une belle, titre de champion du Monde ISKA du réunionnais en jeu au Trophée Des Etoiles de Christian Barret.