A Amar Mahieddine
Le 20 février sera une date qui comptera dans la carrière du marseillais Nordine Mahieddine. Dany Coquet l’avait convié pour participer au tournoi du K-1 Event 8 et plus que jamais il a eu raison. Le tournoi résume parfaitement ce que fût cette soirée : engagée et généreuse. En promoteur averti, Coquet avait mis les petits plats dans les grands, offrant au public des rencontres équilibrées et engagées. Cette édition est peut être la plus aboutie de l’histoire de cette soirée, avec trois titres internationaux ISKA, le tournoi donc, des chocs et il faut saluer ici le travail de l’organisation qui a su se transcender pour que la fête soit totale. Car il s’agissait bien d’une fête du sport, un moment de symbiose entre sportifs et spectateurs ; ce qui appelle déjà un 9ème opus car Dany ne manque pas d’idées pour la suite et le développement de sa soirée qui est devenue incontournable parmi les rendez-vous pieds-poings en France.
Nordine Mahieddine is back
La division reine réserve toujours des surprises. C’est même la catégorie où tout peut arriver, sans doute parce que chez les lourds, tout bascule très vite. Venu à Troyes dans l’espoir de relancer une dynamique de combats, Nordine Mahieddine est apparu métamorphosé dans sa gestion du match, démontrant au passage qu’il avait un mental en béton. En demi-finale face au solide Bas Vorstenbosch, le phocéen a offert un nouveau visage avec une boxe chirurgicale en poing et des techniques de jambes qui font mal. Malgré un problème physique récurent, « Nono » inflige un décompte à son adversaire qui est passé de très près du revers avant la limite. De son côté, Abderhamane Coulibaly a expédié sa demi-finale face au belge Hacen Otmen. Les frappes en zone basse sont une spécialité du français qui a brisé les appuis de son adversaire, le poussant à l’abandon dans la deuxième reprise.
La finale fût franco-française, et les deux hommes ont offert un match plein et équilibré. Chacun variant les zones de frappe avec un travail en puissance qui finalement va être un facteur déterminant dans ce combat. Affichant 108kg à la balance, Nordine fait mal en zone basse et oblige Abderhamane à changer de garde pour protéger sa cuisse meurtrie. Ce dernier n’abdique pas, c’est impensable pour lui, même si finalement il s’incline logiquement aux points. Nordine Mahieddine, sociétaire du Boxe Evénements 13, remporte le K-1 Event Tournament et se propulse par la même occasion sur le devant de la scène pieds-poings française. Clairement, il est dans la peau de celui qui va faire parler chez les +95kg ; pour l’anecdote, il partage la première place du classement LIDF 2016 avec son pote Karim Zeghad.
Manu Payet, sans compromission
Il est comme ça Manu Payet, entier, volontaire et solide. Véritable bloc face à un autre bloc l’anglais Louis King, Payet a fait du Payet, traduction un engagement corps et âme dans un championnat du Monde ISKA trop court. Mais entre ces deux-là, ça ne pouvait pas se passer autrement. Véritable mano à mano où chaque coup a été rendu, chaque échange s’est fait dans l’intensité. Manu est marqué au visage, une coupure superficielle sur le tibia, Louis encaisse dans les bras, les jambes, qui va céder ? La réponse a été rapide : un middle de bûcheron du français suivi d’un bel enchainement auront raison du fighting spirit du britannique qui souffre du coude. Fin des débats et un nouveau sacre pour Manu Payet qui savoure ce succès avec sa team et son public. Ce round d’une intensité folle appelle clairement une revanche, rien que pour les sensations qu’il a procuré. Merci aux deux hommes et bravo au nouveau champion du Monde ; le temps de la retraite n’a pas encore sonné.
Stéphane Susperregui en terrain conquis
Après 2 ans d’absence, Stéphane Susperregui a pu se rendre compte qu’il avait manqué au public troyen mais aussi au public français tout simplement. Opposé à Ludovic Providence, le basque a soigné son retour face à un adversaire volontaire. Ses frappes ont résonné dans la salle omnisport de Troyes et sur un enchainement conclu par un genoux au corps il s’impose. Le ton est donné pour la suite ; « Ippo » n’a rien perdu de sa superbe, offrant au passage une boxe plus posée et efficace. Un mot pour Ludovic Providence qui en plus d’être volontaire sur le ring, a reconnu au micro du speaker qu’il était tombé sur plus fort que lui. Chapeau bas.
Steve Magniez aux forceps
Il n’a pas été simple pour Steve Magniez de résoudre l’équation imposée par le belge Mohamed Benyaich pour ce championnat d’Europe, le boxeur du plat pays avait un game plan intelligent pour annihiler la boxe du français. Uppercut – clinch – genoux, Benyaich fait parler sa science du ring, Magniez tente d’imposer sa puissance même à mi-distance mais les clinchs l’empêche d’être réellement efficace. Finalement un décompte injuste à l’encontre de Mohamed va faire basculer le match. Il sera compté une seconde fois, logiquement cette fois et laissera le gain du match à Steve Magniez frustré de ne pas avoir pu faire sa boxe.
Saïd Sahdi, la révélation
Dany Coquet n’a pas fait de cadeau en proposant ce titre intercontinental à son boxeur, Daniel Timothée. Opposé au marocain Saïd Sahdi, le français s’est montré dur au mal et volontaire mais ça ne suffisait pas pour battre son adversaire. Saïd a été impressionnant de maitrise tactique, amenant son adversaire où il voulait pour imposer son travail en poing dévastateur. Sahdi est un boxeur intelligent qui a su dominer en débitant beaucoup, c’était la clef du succès. Il s’impose aux points et marque les esprits : il est clair que l’on veut voir ce boxeur dans les productions françaises de full contact.